dimanche 24 juillet 2016

Histoire de vélo - La fois où j'ai failli tuer une vieille dame

Avant tout, je dois préciser que je suis un cycliste responsable. Je ne grille pas les feux, je ne slalome pas entre les voitures, je ne fais rien de dangereux. Je respecte le code de la route en fait.

L'histoire se déroule à l'été 2015 il me semble. Mais le moment où ça s'est passé importe peu. Je suis à vélo et je suis la ligne 2 pour aller à l'ouest de Paris. Tout le long de ce parcours il y a une piste cyclable et c'est assez agréable pour ne pas se sentir oppressé par les voitures. Sur le papier, c'est un chemin assez agréable. Mais seulement sur le papier.


Vous le savez sûrement si vous habitez à Paris mais si vous n'êtes jamais venu à Paris ce qui suit est pour vous. Un quartier populaire est un quartier où il y a beaucoup de monde. Et le monde se concentre sur les carrefours près de la sortie du métro. Ainsi, on peut retrouver cela de Belleville à Place de Clichy environ.


Et à Paris, beaucoup de gens semblent penser que les feux et les indications sont là pour décorer. Du coup, ça traverse n'importe comment et sans faire attention. Traverser cette zone à vélo c'est tout simplement l'enfer. Il faut être deux fois plus vigilant que d'habitude.


Quand je suis à vélo j'anticipe tous les comportements à l'avance. Je regarde à gauche, à droite et derrière. J'analyse les gens qui se trouvent sur les côtés et les pires comportements qu'ils pourraient avoir. Par exemple, s'il y a un enfant, je m'attends à ce qu'il déboule sur la route sans faire attention. Pareil si quelqu'un est absorbé par son téléphone portable. Pour cette fois, ça n'a pas été suffisant.


La scène se déroule un peu avant Barbès-Rochechouart. Il y a une légère descente donc j'allais sûrement à 20-25 km/h. Et là, surgissant de nulle part, une vieille dame s'engage sur la piste cyclable. Elle est à une dizaine de mètres devant moi. Mon premier réflexe est de crier: "ATTENTION!". Mais elle n'entend pas. Au dernier moment, j'appuie de toute mes forces sur mes freins mais je ne peux éviter la collision. Le choc est violent. Je ne me souviens plus de ce qui m'est arrivé. Ce que je sais c'est ce qui est arrivé à la personne. Elle a volé et elle est retombée la tête la première contre le bord du trottoir. Sans se retenir avec ses mains.

Comme ça, sauf que je n'ai pas mis de coup de pied
Elle ne bouge plus. Là j'ai très peur. J'ai peur de l'avoir tuée. Je me précipite vers elle pour vérifier. Heureusement, elle n'est pas décédée. Elle n'arrive pas à se relever. Je l'aide à reprendre ses esprits, je présente mes excuses par politesse. Oui, car on ne s'engage pas sur une route sans regarder s'il y a des véhicules qui arrivent, c'est la base partout. Elle a le visage en sang. Je lui demande si ça va mais elle ne semble ni comprendre ni parler le français. Et là ce que je redoutais arrive. Un attroupement commence à se former. Un jeune homme parle à la dame dans une langue qu'elle semble comprendre. Je lui demande de lui dire que je suis désolé. Mais il refuse et il devient agressif avec moi. Je garde mon calme et je lui demande si je peux aider. Il ne m'écoute plus. Là, désemparé, je suis parti et j'ai poursuivi ma route. 

La leçon de cette histoire est la suivante: s'il vous plaît, respectez les pistes cyclables si vous êtes piéton. Là, je n'allais pas très vite mais à Paris il y a des gens qui roulent très très très vite et l'issue aurait pu être différente. 



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