jeudi 17 juillet 2014

Avis - Il est de retour de Timur Vermes



Préambule
J'ai entendu parler de ce livre dans On va s'gêner sur Europe 1. C'est un livre qui parle d'Hitler et le vendeur du Comptoir des mots n'a pu s'empêcher de me faire remarquer que le prix avait été fixé à 19,33 euros. Si tu ne comprends pas, je te laisse faire des recherches.

De quoi ça parle ? 



Avis
Je reste sur un sentiment d'inachevé. Je pensais assister au retour au sommet d'Adolf Hitler et finalement le livre s'arrête juste avant. Toutefois, avec le recul, je réalise que ce n'est pas plus mal ainsi. Il est retour est très agréable à lire. Les chapitres sont relativement courts et ils conviennent parfaitement à trois ou quatre stations de métro ou de bus. Selon moi, ce bouquin est divisé en deux parties. D'un côté, il montre comment Adolf Hitler pourrait refaire ce qu'il a fait au début du XXe siècle en Allemagne et de l'autre, il décrit simplement les sensations et les impressions d'un homme mort en 1945 qui retrouverait la vie de nos jours. Cette partie est très drôle et elle met en exergue certain comportement ridicules de notre société. Par exemple, à travers la voix d'Hitler, l'auteur décrit un programme qui semble ressembler à Pascal le grand frère et c'est très drôle.

Il s'attarde aussi sur l'évolution de la façon de s'habiller des jeunes filles :

''Les jeunes filles s'habillaient très près du corps, signalant ainsi sans ambiguïté leur désir de trouver un partenaire pour fonder une famille.''

Page 127, il y a un passage vraiment drôle. Pour vous situer le contexte, Hitler ne sait pas à quoi sert l'écran qui est sur le bureau de sa secrétaire et il l'invite à prendre une machine à écrire.

'' - Je ne sais pas me servir d'une machine, dit-elle, je sais seulement me servir d'un PC. Il faut savoir qu'avec un ordinateur vous avez toutes les polices dont vous avez besoin.
- Pour la police, j'ai déjà la Gestapo.''

Aussi, page 266, Hitler rencontre le leader d'un parti d'extrême-droit allemand et il remarque qu'il n'y a plus rien à voir avec le sien. Comparé à ce qu'il faisait avec ses hommes, il considère qu'ils sont bien sages et modérés. Ce passage permet de remettre le terme de fascisme en perspective, surtout quand, ces derniers temps, il est utilisé à tort et à travers. Rappelons que pour pouvoir parler de fascisme, il faudrait qu'un parti soit incarné par une seule personne, qu'il encourage les violences physiques envers tous ceux qui ne pensent pas comme sa doctrine. Quant au populisme, une autre caractéristique de ce mouvement, c'est une forme de discours qui n'est pas seulement utilisé par l'extrême-droite.

Dans ce livre, il montre aussi qu'une simple chaîne Youtube peut-être un formidable outil de propagande. 

Sinon, c'est un détail mais il est aussi très virulent envers le Bild, ce journal allemand à cheval entre l'Equipe et le Sun.

Conseil de lecture
Dans le Thalys en direction de l'Allemagne.

Infos
393 pages
19,33 euros
Lien pour l'acheter

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