dimanche 8 décembre 2013

Avis – Jouer Juste de François Bégaudeau




De quoi ça parle ?
Finale de Ligue des Champions. Fin du temps règlementaire, les deux équipes ne sont pas parvenues à se départager. Nous sommes plongés dans les vestiaires de l'une des deux équipes pendant la pause. L'entraîneur développe sa vision du jeu et la met en parallèle avec son histoire d'amour avec Julie.

Avis
C'est très instructif. Ca se lit vite, ça se lit bien. Pour son premier roman, François Bégaudeau a frappé fort. Un peu comme une frappe de Roberto Carlos. Non content de développer sa thèse du ''jouer juste'', il a également visé juste avec ce bouquin. Le style est vif comme une action du FC Nantes de Reynald Pedros et précis comme une accélération de Ronaldo. Le vrai.

Extraits

P 46/47
L'ensemble supérieur aux individualités
''J'aime que le collectif soit davantage que la somme de ses composantes quand eux ne jurent que par l'effort d'un seul. Le collectif leur est invisible, ils n'y entendent rien et partant s'ennuient, la passe leur semble une unité négligeable et improductive, et l'enchaînement de passes un pis-aller en attendant qu'un des onze se dresse et prenne les devants, il est mal en point le pays qui a besoin de héros, on le voit bombant le torse s'arroger le ballon et partir à l'aventure en solitaire, accélération sur vingt mètres, tir de loin, reprise de volée intégrale ou retourné en ciseau, eux ne jurent que par cela […].''

P 70
Tacle = Echec
''Le tacle est un renoncement à la juste verticalité, le tacleur ne se nie pas seulement comme joueur, car un joueur digne de ce nom ne se vautre pas cul par-dessus tête, le vert de la pelouse submergé par la terre retournée, labour, régression, en taclant il s'exclut également de lui-même du jeu. Car quand bien même son tacle serait efficace, l'offensive adverse étant stoppée net, quand bien même il se relèverait dans le mouvement de la glissade, prêt à défendre encore, quand bien même les dégâts seraient limités le tacleur a pris un double risque intolérable au jeu, celui soit d'être mis au ban du mouvement global par un contre-pied habile de l'attaquant, soit de s'y maintenir mais à terre et dans l'incapacité d'y évoluer comme il se doit, c'est-à-dire mobile, disponible à la passe, présent aux autres.''


A qui s'adresse ce livre ?
Bien qu'il y ait une histoire entre lui et une certaine Julie, l'aspect le plus important reste le discours et la vision de l'entraîneur sur le football. Comme son nom l'indique, Jouer juste, parle du football pur. On comprend, grâce à quelques indices, qu'il parle du FC Nantes du temps où il y avait Marama Vahirua (1998 / 2004). Cette période succède à celle du grand FCN, lors de la première moitié des années 90.

Conseil de lecture 
A la mi-temps d'un match.  

Bonus
Sur son deuxième album, Justin(e) rend hommage à Jean-Claude Suaudeau, le meilleur entraîneur connu par le FCN à ce jour.


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